Belgique : Plus de 10 000 travailleurs à l’action syndicale du 21 septembre

Le 21 septembre était une journée d’action syndicale nationale en Belgique. Cette journée d’action avait déjà été décidée après la récente grève très réussie du mois de juin. À l’époque, la revendication principale était l’abolition du plafond de l’indexation des salaires. Cette question est réglementée par une loi datant de 1996 et serait également discutée au Parlement fédéral. Entre-temps, les factures d’électricité et de gaz ont explosé, de même que les prix des produits de base, de sorte que les demandes de contrôle des prix de l’énergie et des produits de base ont figuré en tête de liste lors de la journée d’action. 

Les actions ont été appelées par les principaux syndicats des secteurs public et privé, entraînant d’importants arrêts de travail et des perturbations des services tels que les transports publics et la poste. L’aéroport de Bruxelles a également été fortement touché, car les travailleurs du secteur en ont assez des réductions de personnel, qui rendent les conditions de travail impossibles et contribuent à la pagaille bien connue des aéroports qui a fait la une des médias pendant l’été.

Une action principale a été organisée à Bruxelles. Des délégués syndicaux y ont participé et le nombre de participants était bien supérieur aux 10 000 signalés par la police. Le rassemblement a été suivi d’une marche vers le siège de la Fédération des entreprises belges (FEB). L’ambiance était militante et les gens semblaient bien décidés à poursuivre la lutte, car tout le monde est considérablement affecté par la hausse des prix, les factures d’électricité et de gaz hyper-gonflées et le fait que tout est devenu trop cher. D’ailleurs, une journée de grève nationale a déjà été annoncée pour le 9 novembre et tout le monde est d’accord qu’elle est importante et qu’elle doit être bien organisée et préparée.

Le PtB (Parti du Travail de Belgique) et les syndicats plaident pour que les prix de l’énergie soient contrôlés et régulés par le gouvernement afin de protéger les revenus des travailleurs. Jusqu’à présent, le gouvernement a accordé aux consommateurs des aides ponctuelles, ce qui a au final au profit des entreprises énergétiques, car ces initiatives n’affectent pas leurs profits, même si elles soulagent légèrement les ménages. Le revenu mensuel des personnes a bien sûr été soutenu par ces allocations, mais cela ne peut être une solution à long terme et n’affecte pratiquement pas le fonctionnement du marché. Une fois de plus, le gouvernement injecte de l’argent sur un marché en crise, ce qui finit par profiter aux grandes entreprises, tout en augmentant la dette publique. Mais celle-ci devra être remboursée à un moment donné, de sorte que la facture reviendra finalement aux travailleurs à long terme. Nous l’avons vu auparavant, pendant la crise récente, lorsque les gouvernements ont sauvé le secteur bancaire pour l’empêcher de s’effondrer, mais la facture finale est revenue aux travailleurs, avec des coupes budgétaires affectant les salaires, les pensions, les emplois et les services publics. 

Par conséquent, une revendication cruciale dans ce contexte est que le secteur de l’énergie soit nationalisé et passé au contrôle et la gestion des travailleurs et de la société, au lieu du marché privé. C’est la seule façon de faire baisser les prix, couplée par un plan d’utilisation des ressources énergétiques au profit de la société et de l’environnement. En même temps, le revenu réel des travailleurs doit être protégé et soutenu, ce qui n’est possible que si les salaires sont adaptés à l’inflation et aux coûts réels, tout en maintenant les prix bas. Bien entendu, le marché privé n’y parviendra jamais, les travailleurs doivent se battre et exiger que ce soit le gouvernement qui s’en charge.

En Belgique, les gens en ont assez de s’épuiser pour arriver à payer les factures et de compter les sous à la fin du mois. Les travailleurs semblent être prêts à lutter et à poursuivre le combat par de nouvelles actions et grèves, car ils ne voient pas d’autre moyen pour préserver leurs revenus. Les syndicats ne sont cependant pas à la hauteur des attentes et ont l’air d’hésiter; la grève du 9 novembre n’a été décidée que parce que les gens poussaient en direction de nouvelles actions.

Cette crise, bien sûr, ne touche pas seulement la Belgique, la situation est pareille dans les autres pays européens. Une vague de protestations, de grèves et de luttes partout en Europe sera mutuellement alimentée et donnera de la force aux travailleurs pour lutter. Les capitalistes et leurs gouvernements veulent faire peser le poids de cette crise sur nos épaules. Nous devons nous coordonner, pour une lutte commune à travers le continent. 

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